
COMPRENDRE
LA DOULEUR PELVIENNE
Pour répondre à toutes vos questions concernant la douleur pelvienne, Dr Gäelle MOUTON-PARADOT (neurochirurgienne) détaille ses particularités.
Les douleurs pelviennes sont définies par des douleurs situées dans la zone du bassin. Il s’agit de douleurs qui peuvent être localisées :
au niveau du périné (du pubis au coccyx, incluant les organes génitaux externes),
au niveau des organes internes ( vessie, urètre, rectum…),
au niveau osseux (ilion, pubis, ischion, coccyx…..)
au niveau musculaire (syndrome du piriforme, syndrome de l’obturateur interne etc ..)
On parle souvent névralgie pudendale pour désigner ces douleurs. La névralgie pudendale est une forme particulière de douleurs pelviennes qui est caractérisée des douleurs situées entre le le clitoris et l’anus chez la femme ou entre le pénis et l’anus chez l’homme, les douleurs sont classiquement aggravées par la position assise et ne réveillent pas la nuit.
D’emblée, on note que ces douleurs peuvent être très diverses et vont concerner différents spécialistes : gynécologues, urologues, neurochirurgiens, gastro-entérologues.
Le mode d’installation de ces douleurs est très variable. On peut retrouver un évènement favorisant tel qu’une chute ou un accouchement traumatique, mais parfois les douleurs apparaissent de manière spontanée.
Lorsqu’elles durent plus de 6 mois, on parle de douleurs chroniques. Les mécanismes de chronicisation de la douleur sont mieux connus aujourd'hui : la douleur peut dépasser la zone d’apparition initiale et s’étendre parfois aux organes adjacents. Elle envahit également la vie psychique, elle peut nécessiter des arrêts de travail, elle retentit sur la vie familiale. Elle peut ainsi engendrer une dépression qui va elle-même aggraver la douleur. C’est le cercle vicieux de la douleur chronique.
D’emblée, on note que ces douleurs peuvent être très diverses et vont concerner différents spécialistes : gynécologues, urologues, neurochirurgiens, gastro-entérologues.
Ces douleurs nécessitent une prise en charge spécifique qui se doit d’être pluri disciplinaire. Il faut proposer à ces patients, non pas une médecine centrée sur la maladie mais une prise en charge centrée sur le patient. Nous proposons donc un parcours de soin personnalisé et coordonné pour que chaque patient soit traité dans sa globalité, une prise en charge intégrative pour une médecine humaniste.
On parle beaucoup de névralgie pudendale qui est une forme des douleurs pelviennes.
La névralgie pudendale est une forme particulière de douleurs pelviennes qui est caractérisée des douleurs situées entre le clitoris et l’anus chez la femme ou entre le pénis et l’anus chez l’homme, les douleurs sont classiquement aggravées par la position assise et ne réveillent pas la nuit
Quand on parle de névralgie pudendale, on sous-entend une névralgie par compression du nerf pudendal dans le canal d’Alcock, et pour laquelle on peut donc proposer une chirurgie de libération du nerf.
Nous savons maintenant que la névralgie pudendale qui nécessite une chirurgie est assez rare. C’est pourquoi nous parlons davantage maintenant de syndrome douloureux pelvien chronique avec syndrome myo-fascial.
Une douleur s’installe à un moment, il existe parfois une cause comme une chute, ou une infection urinaire, parfois il n’est pas noté de facteur déclenchant.
La douleur engendre une contracture musculaire, et s’installe alors un cercle vicieux : plus on a mal, plus on se contracte, plus on a mal, etc…. alors que la cause initiale, quand elle était retrouvée, peut avoir complètement disparu. Le nerf pudendal peut ainsi se retrouver comprimé dans la contracture musculaire, il n’y a malheureusement aucun moyen d’imagerie pour savoir si le nerf est comprimé dans le canal d’Alcock ou dans la contracture musculaire. Il est logique de commencer par la prise en charge la moins invasive avant d’aller à la chirurgie et on propose donc une prise en charge globale comme ci-après.
1/ Kinésithérapie périnéale
Pour lutter contre la contracture musculaire qui s’auto entretient, le traitement le plus adapté est donc la kinésithérapie périnéale à visée de relaxation périnéale. Il s’agit bien de relaxation périnéale et non de renforcement comme la kiné périnéale prescrite après l’accouchement ou pour lutter contre les fuites.
2/ Les médicaments
Il est parfois nécessaire de prendre un traitement médicamenteux pour diminuer la douleur, ce qui va permette que la kiné soit plus efficace. En effet, si la douleur est très intense, avec une très forte contracture musculaire pelvienne, la kinésithérapie ne pourra pas être efficace. Il ne s’agit pas de prendre des médicaments à vie, mais de les prendre un certain temps pour que le cercle vicieux de la douleur puisse s’éteindre. Les médicaments prescrits sont en général des médicaments spécialisés dans les douleurs neuropathiques (gabapentine ou laroxyl), ils nécessitent une prise de plusieurs mois pour être réellement efficaces et sont souvent associés à des effets secondaires de somnolence. Il faut comprendre que c’est nécessaire pour potentialiser les effets de la kinésithérapie et que ce n’est pas un traitement à vie qui est souhaité. La douleur chronique peut engendrer également un phénomène de sensibilisation : il s’agit d’une modification du traitement de l’information douloureuse par le corps qui aboutit au fait que les douleurs sont perçues de manière plus intense qu’elles ne devraient l’être. C’est pour cette raison que les médicaments prescrits ne sont pas les mêmes que dans les douleurs classiques, et que l’on fait souvent appel à des anti-épileptiques. C’est aussi pour cette raison qu’il est important d’être pris en charge par un spécialiste des douleurs chroniques que l’on appelle algologue.
3/ Prise en charge psychologique
Il peut être nécessaire de compléter la prise en charge avec un psychologue. Les techniques d’hypnose, de sophrologie et de relaxation peuvent permettre de diminuer la douleur. La douleur est réelle, elle n’est pas dans la tête, cependant, il est connu que la douleur chronique peut engendrer une dépression, puis la dépression aggrave la douleur et c’est un cercle vicieux qu’il faut également prendre en charge.
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